BONI / TERRASI DUO
Concert
Samedi 21 novembre 2020 – 18h30
Description
Le projet « Les Partitions Invisibles » met en jeu un travail instrumental et de « live électronique » qui se déploie en contrepoint à une « écriture sonore » diffusée sur un dispositif d’hauts parleurs.
Les séquences sonores, préalablement enregistrées par les musiciens, relèvent d’une matière narrative réaliste (Field Recording). Voix, bribes de conversations, sons de la nature, bruits du quotidien… peignent des scènes auditives plus ou moins identifiables. Les bandes diffusées tissent un fil conducteur qui structure les improvisations instrumentales ; elles sont à la fois des tremplins de jeu pour improviser, et des entités sonores à part entière.
Un paysage sonore prend vie et transporte l’auditeur/spectateur dans des univers oniriques, le laissant construire son propre parcours imaginaire, tel un « cinéma pour les oreilles ».
Le propos est de réaliser une forme musicale qui se construit dans la temporalité à travers la confrontation et le dialogue de sons réalistes enregistrés et de sons abstraits instrumentaux… comme dans un collage dadaïste, où figures reconnaissables et images et mots inventées réalisent la forme.
La musique de « Les Partitions Invisibles » est le fruit de la captation de moments, l’invention instantanée d’une musique imaginée. Le titre fait référence à « Le Città invisibili« (Les Villes invisibles), livre de Italo Calvino (1923-1985). Dans la préface, Calvino nous révèle le processus de création de son livre qu’il écrivit dans sa maison parisienne.
[…] Les villes Invisibles est né par fragments… comme des poèmes que je mettais sur le papier, suivant les inspirations les plus variées… […]
« Les Partitions Invisibles » suit un procédé d’invention qui s’apparente au livre de Calvino : le récit musical est construit par fragments nés de l’interaction des deux musiciens dans un « dialogue libre ». La narration musicale, se structurant en « forme ouverte« , permet de laisser libre la fantaisie (pour qui écoute et pour qui construit), ainsi un « lieu écouté » peut devenir un paysage intérieur où l’imagination prend à habiter ce lieu et chacun peut construire son propre scénario.
Encore Calvino dans la préface à « Les Villes invisibles » :
[…] Quand j’écris, je travaille par séries : j’ai plusieurs chemises où je mets les pages qu’il m’arrive d’écrire, selon les idées qui me passent par la tête, ou même des simples notes que je voudrais écrire… je rassemble des pages sur les villes, et les paysages de ma vie… celles sur les villes imaginaires, hors de l’espace et du temps. […]
C’est dans une dimension imaginaire que la musique de « Les Partitions invisibles » se construit, autour de l’improvisation et d’un troisième élément sonore qui est le « Field Recording » ; ainsi se crée un parcours auditif imaginatif, une partition inexistante. Les enregistrements de terrain sont pour nous comme les éléments que Calvino utilise pour construire sa narration : « pages sonores imaginaires hors de l’espace et du temps« .